Nos ado n'ont décidément pas grand chose à envier à certains athlètes dopés qui ont toujours une guerre d'avance sur les contrôles anti-dopage...

Nous connaissons tous les alcoolisations rapides et massives -(binge drinking) - chez certains jeunes et parfois très jeunes. Ils sont nombreux à visiter les urgences hospitalières, tant que certains politiciens avaient même suggéré que ces hospitalisations ne soient plus pris en charge par l'assurance de base... Ces situations sont peut-être fréquentes, mais il ne faudrait pas les banaliser. Le pronostic vital peut être engagé. Ces alcoolisations massives peuvent débouché sur des arrêts respiratoires, des broncho-aspirations graves, des hypothermies particulièrement lors de froides soirées hivernales du type Nouvel An, voir des problèmes psychiatriques.

Nous pensons parfois que ces problèmes sont ceux des villes et que notre jeunesse est différente. Grosse erreur, bals, tournois populaires, concerts locaux dans les vallées ont leur lot de catastrophes. Il n'est pas nécessaire d'être marginal toxicomane banlieusard. Un  jeune homme de la région, bien intégré professionnellement et socialement, a perdu la vie dans ces circonstances.

Mais je suis tombé des nues quand une maman de la région m'a relaté ce qui se passait dans des soirées entre jeunes actuellement et ceci dans un de nos villages entremontants et même dans une bâtisse vouée a priori au sport... Il ne suffit plus de consommer des alcools forts mélangés à des boissons dites énergisantes (bourrées de caféine). Maintenant il faut y ajouter des sirops antitussifs (codéine ou dextrométorphane) et des anti-allergiques. On crée ainsi des boissons appréciées de rappeurs ou de pseudo-chanteur (style Justin Bieber...) qui ont pour nom "LEAN" ou "PURPLE DRANK". Le résultat est une drogue - appelons un chat un chat- qui fait planer nos ado, mais pas longtemps, car le coma est proche. Les risques sont majeurs d'arrêt respiratoire et de mort, mais aussi de troubles psychiatriques , d'accoutumance...

Quand l'horreur arrive, qu'un jeune homme ou une jeune fille disparaît à jamais lors d'une fête, une famille est dévastée à jamais, quelle pire douleur que de perdre un enfant? Mais la jeunesse entremontante a parfois la mémoire courte. 

Evitons de favoriser ce type de comportement, notamment en informant nos jeunes, en évitant de leur mettre à disposition des alcools forts et peut-être de douter de l'utilité de médication pour une toux ou une allergie un soir de fête...

Gilbert Darbellay