La pandémie du coronavirus Covid-19 balaie la planète, semant l’effroi dans le monde entier. Des millions de gens sont confinés,
l’économie est gelée. Les médias de la planète n’ont plus qu’une préoccupation : le virus.

La vie de chacun est ainsi bouleversée, nos aînés sont reclus chez eux ou dans les EMS. Les contacts sociaux ne tiennent qu’à une
connexion NET. Un petit avant-goût d’apocalypse. Les décomptes des hospitalisations, de personnes aux soins intensifs intubées,
des décès par cantons, par pays, font partie de notre quotidien. Sur le journal, les faire-part de décès se concluent tous par une
phrase d’une grande tristesse : « la cérémonie se déroulera dans la plus stricte intimité en raison de la pandémie ».
Situation tragique, historique. L’armée mobilisée en renfort, du jamais vu depuis la 2ème guerre mondiale.
Mais malgré tout, certaines personnes travaillent toujours. Bien sûr dans nos hôpitaux, le branle-bas de combat est bientôt à son
paroxyme. Mais un tas de petites mains s’activent en dehors, sur les chantiers, dans les entreprises, dans les magasins d’alimentation,
la police, la PC, le personnel des EMS, des CMS.

Parmi eux : la Maison de la Santé du Grand Entremont. Rapidement, nous nous sommes adaptés à cette nouvelle situation. Face à ce
virus sournois, il a fallu trouvé des stratégies pour soigner les victimes et protéger les personnes indemnes. Car nos malades
chroniques souffrant de diabète, d’insuffisance cardiaque ou autres maladies ont toujours besoin de soins, au risque sinon de voir
une surmortalité apparaître au delà de celle liée à la pandémie directement.

Sous la houlette de la Dresse Corinne Cohen qui s’est rapidement proposée pour organiser une « coronaclinique », des mesures ont
été prises. La Maison de la Santé a convié la Protection Civile d’assumer à l’entrée un premier tri afin d’éviter le mélange de patients
suspects d’être porteur du covd19 et les autres.
Ensuite une séparation totale spatiale a été réalisée rapidement avec l’aide des communes : le rez de chaussée est dévolu totalement
à l’accueil des patients suspects d’être atteints par le coronavirus (= la « coronaclinique »). Une paroi de bois a été construite pour
fermer complètement le rez.

            

Pour les autres consultations urgentes ou nécessaires, une nouvelle entrée a été crée à l’arrière du bâtiment. Ainsi ces patients « non
suspects », triés par la PC rejoignent les cabinets des étages 1 à 3 sans rentrer en contact avec des personnes potentiellement
infectées.
Si le travail ne manque pas à la « coronaclinique », par contre la vie des étages est devenue particulièrement calme, toutes les
consultations pouvant être repoussées le sont, de nombreuses autres sont réalisées par le téléphone, enfin les visites à domicile vont
en augmentant. Dans ce contexte morose, le chômage partiel touche certaines de nos assistantes dévouées.

Les jeunes médecins ont sommé les plus de 55 ans de rester aux étages pour les épargner... Cette situation est bien sûre évolutive.
Plusieurs assistantes ont été infectées et doivent observer une quarantaine, les médecins étant pour l’instant indemnes.

Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont eu la grande amabilité de nous fournir en matériel de protection
(masques, gel désinfectant, blouses de protection cousues main), particuliers et entreprises, ainsi que les communes du Grand Entremont pour leur
collaboration.

Tout le personnel de la Maison de la Santé demande encore une fois aux habitants du Grand Entremont de respecter les mesures de
confinement et vous souhaitent de garder la Santé et un bon moral dans cette épreuve autant inédite que terrible. Nous restons à
votre disposition.

Dr Gilbert Darbellay and co