Depuis mars 2020 que nous parlons de cette pandémie, des vagues successives qui s’avancent sur nous, parfois vaguelettes, parfois tempêtes. Jour après jour, des comptes-rendus dans les médias. Des statistiques pas toujours très compréhensibles, nombre de personnes nouvellement infectées, nombre de décès, incidence dans la population, nombre d’hospitalisations. C’est le feuilleton du printemps 2020, puis de l’été, l’automne, l’hiver et voilà que cela continue en 2021, sans évidence absolue que l’on ne remette une couche en 2022. Fatigue, lassitude….

Il y a les fatigués après infection covid, les «  covid longs ». Des semaines, voir des mois sans énergie, sans envie. Toute activité demande de grands efforts. Le moral est mis à rude épreuve. Avant l’infection, on était plein d’énergie, prêt à déplacer des montagnes et voilà que l’on a l’impression d’être un vieillard souffreteux. Pour d’autres des séquelles respiratoires définitives.

 

Il y a la fatigue des soignants en soins intensifs. Ils ont dû tellement donner durant tous ces derniers mois : des heures de travail supplémentaires, et un travail lourd, avec toute l’implication émotionnelle engendrée : des patients parfois jeunes , coupés de leur famille, des décès nombreux.

 

Il y a la fatigue des soignants ambulatoires, toujours ce spectre du covid à chaque état infectieux, les tests et vaccins en plus du travail quotidien. Les informations à répéter et répéter.

 

Il y a la lassitude face à une incompréhension des enjeux d’une certaine population, qui se sent devenue experte en infectiologie, vaccinologie, épidémiologie, sociologie, politique. Sur la base d’avis « experts » documentés sur Facebook et autres réseaux sociaux, ces nouveaux spécialistes à formation accélérée sont prêts pour certains à prendre les armes…

 

Tout le monde est fatigué par cette pandémie covid, tout le monde aspire à un monde libre, sans masque, sans trop de contraintes, avec des relations sociales apaisées. A quoi bon douter de tout, de la médecine, des politiques, de la société ? Quel intérêt vraiment à un complot mondial ? Le conseil fédéral et autres politiciens du monde rêvent certainement de ne plus à avoir à gérer ces problèmes. Les médecins ont largement assez de travail sans prendre plaisir à patauger dans des tâches supplémentaires. Bien sûr certains pharmas vont s’enrichir, mais c’est notre monde capitaliste qui est ainsi et pour l’instant les autres modèles ne furent pas des succès. S’il y a un moment où nous devons nous serrer les coudes, c’est aujourd’hui. Les personnes qui ont des angoisses sur les vaccins doivent être entendues, mais elles doivent avoir un comportement responsable si nous voulons sortir de cette crise.

 

Rêvons d’un monde apaisé, sans covid, avec des gens heureux et porteurs d’énergie positive.

 

Dr Gilbert Darbellay